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mardi 28 août 2018

Clausewitz, l'inconnu illustre


Bruno Colson nous conte pas à pas la vie de Carl von Clausewitz, personnage principalement connu pour avoir écrit De la Guerre (Vom Kriege). Il s'intéresse au personnage dans sa globalité, et pas seulement au théoricien de la guerre qu'il fut. Article paru dans la Revue du Souvenir Napoléonien n°515, avril-juin 2018, p. 55. 

Né en 1780 à Burg (actuelle Saxe-Anhalt), Clausewitz entre à douze ans dans l'armée prussienne, ce qui l'amène, bien qu'il ne puisse pas encore combattre, à être témoin du siège de Mayence, occupée à cette époque par 23 000 Français. Pendant sa garnison à Neuruppin, il augmente ses connaissances par des lectures. En 1801, il entre à l'Institut pour les jeunes officiers où il fait la rencontre de Gerhard von Scharnhorst, qui va devenir son mentor. C'est à partir de 1802 qu'il se lance dans l'écriture en parallèle à ses activités d'officier prussien. L'année suivante, son affectation comme aide de camp du prince Auguste de Prusse lui permet de commencer à côtoyer la cour. Il est témoin de la victoire du maréchal Davout à Auestaedt en 1806 où il a une conduite courageuse. La catastrophe de 1806 le traumatise. Ami de Scharnhorst et Gneisenau, il participe à leur réforme de l'armée des années 1808-1811. En 1812, alors que Napoléon se prépare à envahir la Russie et qu'il force la Prusse à s'allier avec lui, Clausewitz propose de servir l'armée du tsar. Une décision qui lui vaut une disgrâce de quelques années de la part du roi de Prusse Frédéric-Guillaume III. À la fin de la campagne, il participe aux négociations avant Tauroggen, prélude au changement de camp de la Prusse. En 1815, il est le chef d'état-major d'un des quatre corps d'armée prussien et ses décisions prises à Ligny et Waterloo ont une portée considérable. Il devient ensuite directeur de l'École de guerre de Berlin après avoir été nommé général, ce qui lui permet de se consacrer à l'écriture. En 1831, les Prussiens, craignant une propagation du soulèvement polonais, mobilisent des troupes sous le commandement de Gneisenau qui fait appel à Clausewitz pour être son chef d'état-major. Mais le choléra emporte les deux brillants officiers prussiens. L'oeuvre de Clausewitz est publiée à titre posthume par son épouse Marie. C'est à partir de 1870 que Vom Kriege rencontre un grand succès (traduit dans de nombreuses langues), jamais démenti. Bruno Colson a passé plusieurs années à dépouiller les archives pour nous faire connaître toutes les facettes de ce personnage intéressant. 

Bruno Colson, Clausewitz, Paris, Perrin, 2016, 517 p., 27 euros. 






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