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samedi 21 octobre 2017

Marie-Louise réhabilitée

Les impératrices sont à l'honneur. Après Pierre Branda pour Joséphine, Charles-Éloi Vial, archiviste paléographe et docteur en histoire, actuellement conservateur des manuscrits à la BNF, consacre une excellente biographie à la seconde épouse de Napoléon. Article paru dans la Revue du Souvenir Napoléonien n°512, juillet-septembre 2017, p. 54. 

Dans l'historiographie napoléonienne, Marie-Louise est considérée comme une traîtresse, celle qui a abandonné Napoléon en ne le rejoignant pas à l'île d'Elbe. La légende noire l'a dépeinte comme une femme égoïste, futile, infidèle et nymphomane. A contrario, le but de Charles-Éloi Vial est de réhabiliter la personnalité de Marie-Louise. Née en 1791, elle était la fille aînée de l'empereur François Ier d'Autriche. Ayant grandi dans la haine des Français qui avaient exécuté sa tante Marie-Antoinette, elle dut épouser celui qui avait vaincu sa patrie à plusieurs reprises. Bien que son mariage fût politique, Marie-Louise aima véritablement Napoléon, qui le lui rendit également. Elle donna à l'empereur son héritier tant attendu mais ses fonctions d'impératrice lui pesèrent énormément. À la chute de Napoléon, elle voulut le rejoindre mais fut contrainte de l'abandonner pour privilégier son avenir et celui de leur fils. Son amour passionnel envers un officier autrichien, le général Neipperg, lui fit oublier Napoléon d'autant plus que la cour d'Autriche s'amusait à la monter contre lui. Le congrès de Vienne lui attribua le duché de Parme où elle fut une bonne souveraine et joua un rôle majeur sur l'échiquier diplomatique européen pendant trois décennies. Pièce maîtresse de l'ordre metternichien en Italie, fortement chagrinée par les malheurs de son existence - parmi lesquels la mort du duc de Reichstadt en 1832 -, elle s'éteignit en 1847.
Charles-Éloi Vial s'était déjà intéressé à Marie-Louise en éditant en 2015 aux éditions Vendémiaires L'Adieu à l'Empereur. Journal de Marie-Louise. Il s'appuie ici sur une documentation abondante, souvent inédite. Son étude devient désormais la référence sur la seconde impératrice. 

Charles-Éloi Vial, Marie-Louise, Paris, Perrin, 2017, 448 p., 24 euros.