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mercredi 26 septembre 2012

La campagne de Russie vu par un historien russe

Après Armand Colin (J.-O. Boudon), Flammarion (M.-P.Rey), De Fallois (Zorgbibe), Tallandier "Texto" (réédition de C.Cate) et les éditions des Syrtes (réédition de D.Lieven), Fayard sort aussi son ouvrage sur la campagne de Russie écrit par l'historien russe Oleg Sokolov. 


Personnellement, je n'avais pas entendu ni lu le nom de cet historien jusqu'à aujourd'hui (honte à moi !) et la lecture d'un mail du Souvenir napoléonien. Oleg Sokolov est présenté comme le grand spécialiste russe de l'histoire napoléonienne. Cet ouvrage semble intéressant à plusieurs titres. D'abord, il s'agit d'un ouvrage écrit par un historien russe, donc un point de vue non français et la vision de "l'autre camp". Ensuite, Sokolov (aucun parallèle avec un savant de mgs 3 s'il vous plaît), à l'exemple de D.Lieven qui s'intéresse à la période allant de Tilsit (1807) à l'entrée des Russes à Paris (1814), ne traite pas seulement de la campagne de 1812, il démarre à 1805 donc à Austerlitz. La seule critique que l'on peut faire, c'est que la publication de cet ouvrage s'ajoute à l'overdose d'ouvrages publiés cette année (cf. ci-dessus, et il y en a sans doute d'autres, je n'ai mentionné que ceux que je connais), normalement Perrin sortira en novembre un ouvrage sur la question dirigé par Thierry Lentz, il s'agira, je crois, d'actes d'un colloque qui s'est tenu cette année. Bref, même si je possède le Boudon, le Cate, le Lieven et le Muhlstein sur la question, je suis bien tenté d'acheter cet ouvrage prochainement. 

Le mail que j'ai reçu du Souvenir napoléonien m'indiquait qu'Oleg Sokolov tiendra une conférence le mardi 16 octobre à 18h (si j'y vais, je ne pourrais être à l'heure à cause de mon travail et j'arriverais donc en retard  au mieux d'une trentaine de minutes, ce qui est fortement dommage) à la Maison de la France Libre (59 rue Vergniaud 75013 Paris, métro Corvisart ou Glacière, ou bus 62). 

dimanche 20 mai 2012

"Napoléon III et l'impératrice Eugénie en villégiature à Fontainebleau. Un château, une ville et sa forêt sous le Second Empire" conférence de Patrick Daguenet

Dimanche 20 mai 2012, à dix heures, la conférence de l'historien Patrick Daguenet commence dans la grande salle du Théâtre municipal de Fontainebleau au son d'une valse qu'il fait écouter à l'assistance. Daguenet fait sa conférence à l'aide de tableaux et de photographies généralement d'époque projetés à l'écran. Il explique son sous-titre par le fait que l'empereur Napoléon III et l'impératrice Eugénie se détendaient au château mais profitaient aussi de la ville et de la forêt. Plusieurs tableaux projetés sont l'oeuvre de Winterhalter, le peintre officiel du Second Empire. Daguenet présente rapidement Napoléon III en rappelant que l'empereur, né en 1808, connaissait bien la ville de Fontainebleau puisqu'il y avait été baptisé en novembre 1810. Il insiste surtout sur le fait que Napoléon III fût un dictateur (je crains que Patrick Daguenet fasse partie des historiens qui pensent que Napoléon III serait le précurseur des régimes totalitaires du XXe siècle, ce qui est faux), qu'il fût un homme "d'extrême-droite (sic) qui a un côté social très développé". Il a mentionné une oeuvre de Napoléon III : son Extinction du paupérisme (1844). Il rappelle que le Second Empire a longtemps été condamné par l'historiographie avant d'être réhabilité sur les plans artistiques et économiques car selon Daguenet, le Second Empire ne peut pas être réhabilité dans le domaine politique. On apprend que l'impératrice se déguisait en Marie-Antoinette pour laquelle elle se passionna. Elle occupa ses appartements à Fontainebleau. La gare de Fontainebleau, inaugurée en 1859 et équipée à l'origine de trois voies, permettait à l'empereur, à l'impératrice et à leurs invités de venir en train depuis Paris. Le nombre d'invités s'élevait à une cinquantaine et ils venaient, au minimum pour une semaine, avec de nombreux bagages, ce qui provoquai des heurts entre eux. Ils entraient par la cour d'honneur. Le choix du mobilier du château et des invités faisait partie du domaine de l'impératrice. L'aile Louis XV du château était réservée aux invités prestigieux. Si les invités arrivaient en retard, ils pouvaient être amenés à payer une petite amende. En 1857, Prosper Mérimée proposa à l'assistance une dictée où le prince de Metternich, l'ambassadeur d'Autriche, s'illustra par son excellente maîtrise de l'orthographe. Le théâtre impérial, inauguré en 1857, servit à une dizaine de reprises entre 1860 et 1668. Lors des repas, le service à la russe (les plats sont servis dans un ordre) remplaçait le service à la française (tous les plats sont présents sur la table au même moment). L'audience de trois ambassadeurs siamois en 1861 fut un moment important de la vie de cour à Fontainebleau. On s'amusait beaucoup à Fontainebleau : promenades, concerts donnés par un orchestre militaire, tirs de feux d'artifices auxquels les Bellifontains étaient invités, navigations sur l'étang aux carpes avec quelques hommes tombant à l'eau (y compris le prince impérial) sans cas de noyade constaté car l'on nageait bien à l'époque, promenades et piques-niques en forêt (la cuisine pouvait se faire dans la forêt), parties de chasse, promenades sur la Seine et à Melun, promenades aux flambeaux, etc. L'empereur et l'impératrice rencontraient les artistes de Barbizon et leur achètaient quelques toiles. "Fontainebleau est un laboratoire de la création culturelle". Fontainebleau, ville royale et impériale encore dominée par la paysannerie à l'époque (la foire aux bestiaux a eu lieu devant le château jusqu'au début du XXe siècle),  commença à voir son tourisme se développer à partir du Second Empire. Les séjours de la cour à Fontainebleau cessèrent en 1868. Par la suite,  seul le président Sadi-Carnot alla à Fontainebleau. et l'impératrice Eugénie fit une dernière visite dans la ville en juillet 1914. 

Pour en savoir plus sur le Second Empire : 

ANCEAU Eric, La France de 1848 à 1870. Entre ordre et mouvement, Paris, Le Livre de Poche, coll. "Références", 2002.
ANCEAU Eric, Napoléon III. Un saint-simonien à cheval, Paris, Tallandier, 2008.
ENCREVE André, Le Second Empire, Paris, PUF, coll. "Que sais-je ?", 2004.
LENTZ Thierry, Napoléon III, Paris, PUF, coll. "Que sais-je ?", 1995.
SMITH William, Eugénie, impératrice et femme, Paris, Orban, 1989.
SMITH William, Napoléon III, Paris, Nouveau Monde éditions, coll. "Poches", 2007 [1982].

Un lien lié à cette conférence :


jeudi 12 avril 2012

Une brève et intéressante biographie de Bismarck



Otto von Bismarck (1815-1898) est l'un des personnages de l'histoire germanique les mieux connus des Français avec Adolf Hitler (1889-1945) et Frédéric le Grand (1712-1786) car ces trois hommes ont inspiré l'écriture de nombreuses biographies dont plusieurs sont disponibles en langue française. Hélène Bravard-Thévenet a rédigé une biographie brève, bien écrite et intéressante sur le "chancelier de fer". Le format de cette biographie rappellera celui de la célèbre collection "Que sais-je ?" des PUF. L'auteure défile la vie du père de l'Unité allemande en cinq parties bien faites : "une jeunesse sans perspective" ; "premiers pas dans la politique et la diplomatie" ; "le grand dessein : l'unité allemande" ; "un chancelier tout puissant" ; "les dernières années". L'ouvrage est richement illustré d'extraits de sources littéraires et de documents iconographiques. Une chronologie conclue l'ouvrage. Néanmoins, je regrette l'absence de bibliographie pouvant amener à consulter des biographies plus complètes de Bismarck et/ou des histoires de l'Allemagne et de la Prusse.
L'auteure indiquant, à la fin de chaque extrait de source littéraire, d'où elle l'a tiré, je peux établir une petite bibliographie :
GALL Lothar, Bismarck, le révolutionnaire blanc, Fayard, 1984. (6 extraits)
von BISMACK Otto, Pensées et souvenirs, 1898, Calmann-Lévy, 1984. (10 extraits)
ROTH François, L'Allemagne de 1815 à 1918, Armand Colin, 2000. (2 extraits)
Mémoires du chancelier Prince de Bülow, Plon, 1931. (9 extraits)
LUDWIG Emil, Bismarck, Payot, 1984. (1 extrait)
BAINVILLE Jacques, Bismarck, Ed.Godefroy de Bouillon, 1995. (1 extrait)
Saint-René de Taillandier, Dix ans de l'histoire de l'Allemagne, Didier, 1879. (1 extrait)
du CAMP Maxime, Souvenirs d'un demi-siècle. La chute du second Empire et la IIIe République, Hachette, 1949. (1 extrait)
VERMEIL Edmond, L'Allemagne contemporaine, Aubier, 1953. ( 1 extrait)
BRUNSCHWIG Henri, L'expansion allemande outre-mer du XVe siècle à nos jours, PUF, coll. "Etudes coloniales", 1957. (1 extrait)